Le psychodégradable
Hériter de la poubelle des aïeux
La notion de développement durable nous fait prendre conscience de la responsabilité qui nous incombe de gérer nos déchets de manière biodégradable afin de ne pas transmettre aux générations futuresles toxiques que nous avons produits. Il en est des déchets quotidiens que nous produisons par notre manière de vivre comme des scories psychologiques que génèrent les conflits non résolus, blessures transgénérationnelles et les secrets de famille. Il est de notre devoir éthique de laisser notre espace psychique le plus salubre possiblepour nos enfants et nos descendants au sens large.
Certains clients venant en psychothérapie en ont une conscience aiguë : « Nous envisageons d'avoir un enfant et je ne veux pas lui refiler ça ! ».
C'est l'élaboration, l'expression et la parole qui rendent psychodegradables les blessures et les traumatismes de la vie.
Comprendre, c'est-à-dire littéralement «prendre avec » puis ensuite classer, trouver une place en donnant du sens sont le chemin pour pouvoir un jourpardonner, c'est-à-dire « donner encore » ou « donner au-delà ».
Nous ne pouvons pas changer les événements douloureux de notre histoire, ils appartiennent au passé. En revanche, nous pouvons en changer le sens et le souvenir que nous en avons. Qui n'a pas expérimenté un jour de découvrir que c'est en la disant que l'on prend conscience du sens profond de notre pensée ?
La parole comme lieu d'élaboration de l'être est un moyen incontournable de changement et d'assainissement. C'est la « transparence » de l'eau qui a nettoyé les écuries d'Augias. La parole n'a de sens que si elle s'adresse à quelqu'un qui non seulement l'entend, mais l'écoute dans la bienveillance et peut s'en faire écho.
Le lieu de psychothérapie est conçu pour cela, avec un cadre protecteur garantissant la confidentialité.
Note
Cet article est extrait de mon livre « Je me découvre par la psychogénéalogie »
