Un article de Pierre RAMAUT publié le 31 juillet 2024

Les travaux de Pierre Bourdieu et Vincent de Gaulejac offrent des perspectives complémentaires sur la névrose de classe et les freins (névrose d’échec) qui peuvent impacter les trajectoires des individus. L'introduction de la dimension transgénérationnelle apporte un nouvel éclairage sur les éléments inconscients qui peuvent entraver un parcours professionnel, économique et social. La relation entre une cause ancestrale et un blocage actuel, manifesté sous forme de névrose de classe ou de névrose d’échec chez un descendant, peut sembler étonnante et même difficile à concevoir.

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Névrose de classe

La névrose de classe désigne un malaise psychologique dû aux contradictions entre les aspirations et l'habitus d'un individu (ensemble d’habitudes, comportements, perceptions et goûts acquis durant la socialisation) et sa position sociale. Ce concept est crucial pour comprendre les tensions et conflits internes lors des changements de statut social, soulignant l'importance des dimensions psychologiques et sociales dans l'analyse des trajectoires individuelles et familiales. La névrose de classe se manifeste par un sentiment d'illégitimité, une perte de confiance, des comportements autodestructeurs, des réactions émotionnelles disproportionnées, un sentiment d’infériorité sociale, des difficultés d'adaptation sociale, un isolement et des conflits internes. Les héritages transgénérationnels jouent également un rôle important.

Tableau clinique de la névrose de classe

En psychanalyse, la névrose renvoie à des processus de structuration psychique. La névrose de classe correspond spécifiquement à un tableau clinique décrivant la symptomatologie des individus changeant de position dans la structure de classe. Cela montre comment, en cas d’ascension ou de déclassement social, une personne peut souffrir de névrose. Le conflit entre l'identité héritée et l'identité acquise est central. L’individu est souvent tiraillé entre son désir de réussite sociale, soutenu par le « projet parental », et son souci de rester fidèle aux origines familiales et à une certaine classe sociale. Si ce conflit est mal négocié, il conduit à la névrose de classe.

Manifestations psychologiques de la névrose de classe

Plusieurs manifestations psychologiques peuvent indiquer une névrose de classe:

  • sentiment d'illégitimité: se sentir inadapté, frauduleux ou ne pas mériter sa position sociale;
  • perte de confiance: doute constant dans ses décisions et son leadership;
  • comportements autodestructeurs: sabotage inconscient de sa réussite, procrastination, négligence des opportunités importantes;
  • réactions émotionnelles disproportionnées: crises de colère, dépression, stress intense face aux défis professionnels;
  • sentiment d’infériorité sociale se traduisant par un acharnement au travail et une volonté d’affirmer sa supériorité;
  • difficultés d'adaptation sociale: incapacité à naviguer entre les codes sociaux, comprendre et s’adapter aux attentes des milieux professionnels de haut niveau;
  • isolement et repli sur soi: difficulté à établir des réseaux professionnels solides et à se faire accepter dans des cercles influents;
  • conflits internes: tensions dues aux différences entre les dispositions inculquées par l'éducation et les exigences de la nouvelle position;
  • héritages transgénérationnels: influences des expériences et des traumas transmis à travers les générations.

Névrose d’échec

La névrose d'échec se réfère à un comportement où une personne sabote inconsciemment ses propres efforts et réalisations, souvent par peur du succès ou en raison de conflits internes non résolus. Les caractéristiques principales de la névrose d'échec incluent:

  • auto-sabotage: création d'obstacles ou échec volontaire dans ses projets;
  • peur du succès: crainte des responsabilités, des attentes accrues ou des changements sociaux associés au succès;
  • conflits internes: désirs conflictuels ou sentiments de culpabilité;
  • baisse de l'estime de soi: l'auto-sabotage récurrent diminue l'estime de soi, créant un cycle vicieux.

Lien de cause à effet entre névrose de classe et névrose d'échec

La névrose d'échec peut être une conséquence de la névrose de classe. Les mécanismes psychologiques sous-tendant la névrose de classe, tels que l'intériorisation des limitations sociales et le sentiment d'illégitimité, conduisent directement à des comportements autodestructeurs et à une perception de soi négative caractéristique de la névrose d'échec. La peur de ne pas réussir à s'intégrer dans une classe sociale supérieure ou de ne pas répondre aux attentes peut amener à développer une névrose d'échec. Reconnaître ce lien permet de mieux comprendre et d'aborder les obstacles psychologiques et sociaux entravant la réussite de certains individus.

Pierre Bourdieu et la névrose de classe

Pierre Bourdieu, sociologue influent du XXe siècle, a élaboré une théorie des goûts et des styles de vie. Ses concepts de champs sociaux, d’habitus et de violence symbolique analysent comment les hiérarchies sociales se reproduisent par des mécanismes culturels et symboliques. Son approche examine comment les structures sociales influencent les comportements et les aspirations des individus.

Habitus

L'habitus est un ensemble d’habitudes, de comportements, de perceptions et de goûts acquis par un individu au cours de sa socialisation. Il guide de manière souvent inconsciente les façons de penser, de sentir, d’agir et de se comporter. L'habitus se manifeste dans divers aspects de la vie quotidienne, tels que les attitudes envers l'éducation, le style de langage, la posture, les préférences sportives, les choix alimentaires, les pratiques de loisirs, les goûts artistiques et le style vestimentaire.

Champs sociaux

Les champs sociaux sont des espaces de relations sociales avec leurs propres règles et normes. Les individus luttent pour des positions dominantes dans ces champs, et la transition d'un champ social à un autre peut provoquer des difficultés d'adaptation. Par exemple, un chercheur passant du secteur privé à l'université peut avoir du mal à s'adapter aux normes de publication académique.

Capital social, culturel et économique

Bourdieu distingue trois formes principales de capital : économique (ressources financières), culturel (connaissances, compétences) et social (réseaux de relations). Ces capitaux influencent les comportements, les goûts et les aspirations des individus, déterminant leur position dans l'espace social. Par exemple, une famille avec des ressources financières et culturelles élevées offre à ses membres une sécurité permettant de se concentrer sur des activités culturelles ou sociales.

Habitus et structure sociale

Bourdieu examine comment les structures sociales influencent les comportements et les aspirations des individus. Les névroses de classe résultent des contradictions entre l'habitus et les nouvelles conditions sociales. Par exemple, une personne issue d'un milieu ouvrier obtenant une bourse pour une grande école peut ressentir un malaise en raison du décalage entre son habitus d'origine et le nouvel environnement social.

Mobilité sociale et névroses de classe

La mobilité sociale, qu'elle soit ascendante ou descendante, est souvent source de névroses de classe. L'ascension sociale peut conduire à un sentiment d'aliénation par rapport à son groupe d'origine, tandis que la descente sociale peut provoquer une perte de statut et une crise identitaire. Par exemple, une personne issue d'un milieu rural déménageant en ville pour des études universitaires peut faire face à des défis d'adaptation en raison des différences de comportements sociaux.

Vincent de Gaulejac et la névrose de classe

Vincent de Gaulejac, représentant de la sociologie clinique, articule les dimensions sociales et psychiques en se penchant sur les parcours et expériences individuels. Il utilise les récits de vie pour comprendre les problématiques du sujet social contemporain. Vincent de Gaulejac explore la névrose de classe avec une dimension psychodynamique et clinique. Il introduit les concepts de roman familial et d'inconscient social, soulignant comment les dynamiques familiales et les héritages sociaux influencent les identités et les conflits internes des individus.

Roman familial et trajectoires individuelles

Le "roman familial" est l'histoire subjective que chaque individu construit à partir de son vécu familial et de ses expériences sociales. Ce concept souligne comment les dynamiques familiales et les héritages sociaux façonnent les identités et les conflits internes des individus. Par exemple, une personne issue d'une famille ouvrière qui intègre une profession de cadre peut ressentir une dissonance entre les valeurs et attentes de sa famille d'origine et celles de son nouveau milieu professionnel.

Inconscient social

Vincent de Gaulejac propose l'idée d'un "inconscient social" où les tensions et contradictions de classe sont intériorisées de manière inconsciente. Cet inconscient social influe sur les comportements, les émotions et les aspirations des individus. Par exemple, un individu ayant grandi dans un environnement valorisant la réussite matérielle mais choisissant une carrière artistique peut intérioriser une dévalorisation sociale manifestée par une anxiété chronique.

Traumatisme et résilience

Vincent de Gaulejac explore la notion de traumatisme social, où les expériences de déclassement ou de mobilité sociale peuvent avoir des effets traumatiques. Il met également en lumière les mécanismes de résilience et d'adaptation que les individus développent pour faire face à ces tensions. Par exemple, une personne subissant un déclassement social en perdant un emploi bien rémunéré peut éprouver un traumatisme comparable à un choc psychologique. Cependant, certains développent des mécanismes de résilience pour surmonter ce traumatisme et retrouver un équilibre psychologique.

Complémentarités des approches de Bourdieu et de Gaulejac

Les approches de Pierre Bourdieu et de Vincent de Gaulejac offrent des éclairages complémentaires sur la névrose de classe, combinant des perspectives sociologiques et psychodynamiques pour une compréhension plus nuancée des effets psychologiques des inégalités sociales.

Les perspectives de Bourdieu et de De Gaulejac offrent une compréhension complète des effets psychologiques des inégalités sociales. Bourdieu fournit une analyse structurelle des mécanismes de distinction et d'exclusion, tandis que De Gaulejac apporte une dimension psychodynamique en soulignant les conflits internes et les processus inconscients. La combinaison de ces analyses permet une vision holistique des impacts des inégalités de classe sur la psyché humaine.

Névrose de classe et névrose d’échec à l’aune de la transmission transgénérationnelle

Les travaux de Pierre Bourdieu et Vincent de Gaulejac offrent des perspectives complémentaires sur la névrose de classe et les freins (névrose d’échec) qui peuvent impacter les trajectoires des individus. L'introduction de la dimension transgénérationnelle apporte un nouvel éclairage sur les éléments inconscients qui peuvent entraver un parcours professionnel, économique et social. La relation entre une cause ancestrale et un blocage actuel, manifesté sous forme de névrose de classe ou de névrose d’échec chez un descendant, peut sembler étonnante et même difficile à concevoir.

Transmission transgénérationnelle

La transmission transgénérationnelle fait référence à la transmission des expériences, des traumas, des valeurs et des comportements à travers les générations. Cela inclut les non-dits, les secrets de famille et les répétitions de schémas comportementaux. Les habitudes et les comportements peuvent être transmis de génération en génération, influençant la perception et les actions des individus en fonction des expériences de leurs ancêtres. Les tensions et conflits internes ressentis par les individus peuvent être enracinés dans ces transmissions, où les aspirations et les limites intériorisées par les générations précédentes continuent d'influencer les générations actuelles.

Impact des traumatismes ancestraux

L'analyse des effets transgénérationnels des traumatismes révèle souvent un décalage surprenant entre l'événement initial et ses répercussions chez les descendants. Pour la plupart des gens, il est difficile de concevoir qu'une cause ancestrale transmise inconsciemment de génération en génération puisse avoir un effet actuel sur un parcours professionnel, économique et social. Des événements apparemment sans lien direct avec leurs conséquences professionnelles et socio-économiques actuelles peuvent néanmoins engendrer chez les descendants une névrose de classe ou une névrose d’échec héritée.

Temporalité et continuité historique

Les traumatismes se produisent dans des contextes historiques et socio-politiques spécifiques, qui peuvent sembler éloignés des conditions actuelles. Par exemple, une famine ou une répression politique dans le passé peuvent paraître déconnectées des choix de carrière ou des attitudes financières des descendants d'aujourd'hui. Bien que ces événements soient éloignés dans le temps, leurs impacts émotionnels et psychologiques peuvent se transmettre de manière non verbale à travers les générations. Des émotions telles que la peur ou la méfiance envers les autorités peuvent persister et influencer les attitudes familiales vis-à-vis de la sécurité économique et sociale.

Mécanismes de transmission

Les traumatismes ancestraux se transmettent souvent inconsciemment à travers des comportements, des attitudes et des croyances inculquées dès l'enfance. Au fil des générations, le traumatisme initial peut se transformer et se manifester sous des formes différentes. Par exemple, un traumatisme de guerre peut provoquer un stress post-traumatique chez la première génération et se manifester comme une névrose de classe ou d'échec chez les descendants, en raison des comportements appris et des schémas de pensée hérités. La pauvreté intergénérationnelle, la discrimination systémique et l'instabilité sociale peuvent aggraver les impacts des traumatismes transmis. Les individus peuvent éprouver une dissonance cognitive et émotionnelle en raison de la disjonction entre leurs aspirations et les contraintes héritées de leurs ancêtres, entraînant des sentiments d'illégitimité, d'auto-sabotage et de peur de l'échec.

La théorie de Serge Tisseron sur la transmission transgénérationnelle des traumatismes

Pour mieux comprendre cet éloignement apparent entre le trauma initial et la forme de son expression après plusieurs générations, Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste, a élaboré une théorie sur la transmission transgénérationnelle des traumatismes. Selon Tisseron, le statut d’un traumatisme initial peut évoluer à travers les générations et influencer les comportements contemporains.

L'indicible

Lorsqu'un traumatisme se produit, la première génération peut être incapable de le verbaliser en raison de la honte, de la culpabilité ou de la peur. Cet événement reste "indicible", enfoui dans le silence, mais continue d'affecter l'individu de manière sous-jacente. La conscience de ce traumatisme varie : certains peuvent en ressentir les effets sans pouvoir les nommer, tandis que d'autres refoulent complètement ces souvenirs, les manifestant à travers des symptômes somatiques ou des comportements inexplicables.

L’innommable

Avec le temps, l'indicible peut devenir innommable, n'étant jamais symbolisé ni transmis verbalement. Les descendants ressentent alors les effets du traumatisme sans en connaître la nature ou l'origine. Les récits familiaux deviennent flous, les événements ne sont plus clairement identifiés, et le traumatisme s'exprime indirectement à travers des comportements ou des symptômes physiques sans que sa véritable nature soit révélée.

L’impensable

Finalement, le traumatisme peut devenir impensable, échappant totalement à la conscience des générations ultérieures. À ce stade, l'origine du traumatisme est oubliée, mais ses effets persistent sous forme de comportements inexplicables, de phobies et de mal-être. Le traumatisme, désormais enfoui dans l'inconscient collectif familial, influence insidieusement les relations et dynamiques familiales. Pour briser cette chaîne de transmission, il est essentiel de ramener ces événements à la conscience, de les nommer et de les intégrer à l'histoire familiale. La thérapie et la mise en récit jouent un rôle crucial dans ce processus.

Lorsque l’impensable se manifeste par une névrose de classe

Une névrose de classe peut être considérée comme une manifestation de l'impensable, particulièrement en lien avec des traumatismes socio-économiques transmis de génération en génération. La pauvreté, l'exploitation, les migrations forcées et les discriminations peuvent marquer profondément une famille, devenant indicibles puis impensables à mesure qu'elles sont transmises sans être verbalisées ou comprises. Les descendants héritent souvent de ces expériences traumatiques sous forme de comportements, d'attitudes et de croyances implicites concernant leur valeur, leurs capacités et leur place dans la société.

Au-delà des traumatismes socio-économiques

D'autres types de traumatismes peuvent se transmettre de génération en génération et éventuellement prendre la forme d'une névrose de classe, notamment:

  • conflits et guerres: expériences de guerre, de fuite, de réfugiés ou de persécutions;
  • violences politiques: répression politique, torture ou emprisonnement pour des raisons politiques;
  • racisme et discrimination ethnique: racisme, discrimination ethnique et ségrégation;
  • sexisme et discrimination de genre: violences et discriminations basées sur le genre;
  • violence domestique et abus: abus physiques, émotionnels et sexuels au sein de la famille;
  • négligence et abandon: expériences de négligence ou d'abandon durant l'enfance;
  • maladies chroniques et invalidantes: maladies graves ou chroniques affectant un membre de la famille;
  • mortalité précoce: perte d'un parent ou d'un proche à un jeune âge;

La névrose de classe comme expression de multiples traumatismes

La névrose de classe peut être vue comme une expression complexe de divers traumatismes transgénérationnels. Ces traumatismes, de différentes natures, s'entrelacent et se renforcent mutuellement. Une famille ayant subi des persécutions politiques et des difficultés économiques peut voir ces expériences combinées influencer les comportements et attitudes des descendants. Ces traumatismes s'intègrent dans un récit plus large de classe, où les expériences de discrimination, d'exclusion ou de violence se mêlent à celles de pauvreté et de mobilité sociale, engendrant une névrose de classe englobant ces multiples sources de traumatisme.

Conclusion et pistes de solutions thérapeutiques

Cet article a exploré les concepts de névrose de classe et de névrose d'échec, en s'appuyant sur les travaux de Pierre Bourdieu et Vincent de Gaulejac. Il a mis en lumière comment ces névroses, souvent enracinées dans des expériences socio-économiques et historiques profondes, peuvent se transmettre de génération en génération, impactant les trajectoires professionnelles, économiques et sociales des individus. La dimension transgénérationnelle révèle que les traumatismes vécus par les générations précédentes continuent d'influencer les comportements et les attitudes des descendants, souvent de manière inconsciente.

Pour briser le cycle des transmissions transgénérationnelles de traumatismes et de névroses, plusieurs approches thérapeutiques peuvent être envisagées :

  • connaissance des théories et concepts du transgénérationnel: il est essentiel pour les thérapeutes et les individus de connaitre et comprendre les théories de la transmission transgénérationnelle. Les travaux de Serge Tisseron sur l'indicible, l'innommable et l'impensable offrent une grille de lecture précieuse pour comprendre comment les traumatismes se transmettent et se manifestent à travers les générations.
  • utilisation du génosociogramme: le génosociogramme est un outil puissant pour visualiser et analyser les liens familiaux, les événements marquants et les schémas de comportement transmis de génération en génération. Il permet de repérer les répétitions, les non-dits et les secrets de famille, facilitant ainsi la prise de conscience et le travail thérapeutique sur les transmissions transgénérationnelles.
  • travail sur le récit de vie transgénérationnel: la narration des histoires familiales et personnelles est une méthode thérapeutique efficace pour intégrer et guérir les traumatismes transgénérationnels. Ce processus de mise en récit aide à donner du sens aux expériences passées et à libérer les descendants des poids inconscients qu'ils portent. Des applications comme Commemoria permettent de créer des récits de vie transgénérationnels, aidant les individus à documenter, comprendre et partager leurs histoires familiales.

En intégrant ces approches dans le travail thérapeutique, il devient possible de dénouer les liens invisibles qui entravent la réussite et le bien-être des individus. Une meilleure compréhension des influences transgénérationnelles et l'utilisation d'outils comme le génosociogramme et les récits de vie transgénérationnels permettent de transformer les freins inconscients en opportunités de croissance et de résilience.

Bibliographie

Pour aborder la dimension transgénérationnelle de la névrose de classe, voici une sélection de titres par Pierre Bourdieu et Vincent de Gaulejac, qui se concentrent sur les dynamiques familiales, la transmission des inégalités sociales et les héritages psychologiques et sociaux. Ces ouvrages fournissent une base solide pour comprendre la dimension transgénérationnelle de la névrose de classe, en mettant en lumière les mécanismes de transmission des inégalités et des traits psychologiques à travers les générations.

Pierre Bourdieu

  1. La distinction: critique sociale du jugement (1979): Bien que principalement sur les pratiques culturelles et les goûts, ce livre traite aussi de la manière dont ces pratiques sont héritées et reproduites à travers les générations.
  2. Les héritiers: les étudiants et la culture (1964, avec Jean-Claude Passeron): Étude sur la manière dont les familles transmettent des capitaux culturels et éducatifs, perpétuant les inégalités sociales à travers les générations
  3. La reproduction: Éléments pour une théorie du système d'enseignement (1970, avec Jean-Claude Passeron): Développement des concepts d'habitus et de capital culturel, essentiels pour saisir comment les structures sociales sont intériorisées et reproduites.
  4. Esquisse d'une théorie de la pratique (1972) Introduction des concepts d'habitus et de champ, expliquant comment les dispositions incorporées sont transmises et reproduites de génération en génération.

Vincent de Gaulejac

  1. L'histoire en héritage: roman familial et trajectoire sociale (1999): Exploration des dynamiques familiales et de leur influence sur les trajectoires sociales, crucial pour comprendre la transmission transgénérationnelle de la névrose de classe.
  2. Les sources de la honte (2011): Analyse des sources de honte et de leur transmission familiale, offrant une perspective sur les héritages psychologiques transgénérationnels.
  3. La névrose de classe (1979): Bien que centrée sur le concept de névrose de classe, cette œuvre traite aussi des dynamiques familiales et de la manière dont les traumatismes et les conflits internes sont transmis à travers les générations.

L'auteur

Pierre RAMAUT

Pierre RAMAUT

Psychanalyste & psychanalyste transgénérationnel

Psychanalyste, psychanalyste transgénérationnel et sophrologue. Créateur de plusieurs outils innovants dans le champ de la santé mentale et du développement personnel : Généasens, Commemoria et Waystobe. Créateur et accompagnateur de « Marcher pour progresser » et d’un cycle de découverte du chamanisme mondial en lien avec le transgénérationnel : « Découvertes en terres chamanes ».