Et si nous n’avions toujours rien compris à la sexualité ?

Didier DUMAS

Didier Dumas ouvre une voie nouvelle dans notre compréhension de l’épanouissement sexuel.

Digne héritier de Françoise Dolto, qui préfaça le premier de ses livres, cet audacieux pychanalyste part du commencement de la vie humaine, c’est-à-dire de la psyché du bébé, et même du fœtus - ce que Freud et les freudiens n’ont jamais fait, appuyant leurs théories sur le langage, donc sur l’enfant après deux ou trois ans.

Or, l’essentiel se joue bien avant.

Cherchant à expliquer où s’enracinent à la fois notre aptitude à jouir et notre capacité à penser - et désirant comprendre ce qui peut les bloquer -, Dumas a commencé par soigner avec grande intuition des enfants autistes, dont il a découvert que la plupart, souffraient de l’incapacité parentale (et généralement ancestrale) de dire et de penser tout ce qui touche au sexe et à la mort.

Nous n’avons pas idée combien la vie et le bonheur de nos enfants dépendent de la façon dont savons répondre à leurs questions sur le sexe et la mort, bien avant qu’ils ne sachent parler ! - encore faut-il que nous soyons nous-mêmes au clair sur ces sujets...

S’initiant ensuite à l’approche chinoise de la circulation des énergies, par l’acupuncture et la science taoïste de la sexualité, Didier Dumas se voit confirmer que notre fonctionnement intérieur est transgénérationnel bien avant d’être individuel et que cela se sent notamment dans les “corps” qui nous constituent : corps de sensation, corps d’image, corps de sens...

Par contraste, il devient clair que l’Occident commence tout juste à sortir de deux siècles de pathologie sexuelle grave.

La mentalité bourgeoise puritaine (religieuse ou médicale) a fait de nos ancêtres des malades sexuels : hystériques, fétichistes, sado-maso, etc.

Développer une sexualité harmonieuse (par exemple dans des groupes de parole, hommes ou femmes) exige de revoir toutes nos conceptions, ce qui n’est pas facile - la “libération sexuelle” de mai 68 n’a-t-elle pas abouti à une vague porno, plus meurtrière que libératrice pour les enfants et les ados ?

Mais l’effort en vaut la peine : seule une humanité sexuellement heureuse pourra trouver des solutions à nos impasses actuelles. Une synthèse époustouflante.

Références:

Didier Dumas

Et si nous n’avions toujours rien compris à la sexualité ?

Albin Michel

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